Gens du voyage: «Nous sommes dans une épreuve de force»

Publié

YverdonGens du voyage: «Nous sommes dans une épreuve de force»

Ce lundi, les gens du voyage occupaient toujours le terrain à Y-PARC mis à disposition par Yverdon malgré une procédure d’expulsion à leur encontre. La municipalité, fâchée, entend maintenir la pression.

Les gens du voyage sont toujours à Yverdon.

Les gens du voyage sont toujours à Yverdon.

VQH/Florian Cella

Les caravanes installées à Y-PARC à Yverdon étaient toujours là ce lundi. Alors qu'une trentaine d'entre elles auraient dû partir vendredi dernier à midi, aucune n'a fait signe de vouloir lever le camp depuis, malgré la procédure d'expulsion lancée à leur encontre par la Ville. «C'est le statu quo», résume Marc Dumartheray, commandant de la Police Nord Vaudois.

Pour rappel, le 8 mars, Yverdon avait autorisé la présence de 40 caravanes, soit pour une famille au maximum sur le site. Mais près de 80 s'y étaient immédiatement installées et ce lundi, il en restait toujours 63. La convention entre la Ville et les gens du voyage prévoyait en outre une durée de séjour maximale de 4 semaines. Mais elle n'a pas été respectée. Sans parler des incivilités constatées aux abords du camp. La municipalité a donc saisi la justice.

Négociations rompues

«Il n'y a que trois solutions», explique Marc Dumartheray. «Soit la procédure d'expulsion aboutit; soit on leur trouve d'autres terrains dans une autre commune; soit ils partent d'eux-mêmes», énumère-t-il. Mais pas question de prolonger leur séjour. «Depuis vendredi, leur occupation du site est illicite», rappelle-t-il.

Du côté de la ville, on ne croit guère à un départ volontaire. «Les négociations sont rompues et c'est désormais une épreuve de force», explique Christian Weiler, municipal en charge de la sécurité publique. «Ils n'ont déjà plus d'électricité, la prochaine étape est de leur couper l'eau», lance-t-il.

La Ville entend maintenir la pression jusqu'à ce que les gens du voyage s'en aillent. «Nous porterons plainte systématiquement pour tout comportement inadéquat», explique l'élu. Nous espérons bien les faire partir à coup de chicanes administratives et judiciaires.»

Tous les sites vaudois sont pleins

Du côté du Délégué cantonal pour les gens du voyage, Laurent Curchod, le sort des gens du voyage d'Yverdon est déjà plié: une vingtaine de caravanes devront partir. Mais pour aller où? Les quatre sites officiels du canton du Vaud sont en effet pleins. En outre, le canton est celui qui accueille déjà le plus de caravanes (près de 180) en Suisse, rappelle-t-il. Une option serait de les envoyer sur le site, libre, de la Vue-des-Alpes (NE). «Mais ils n'en ont pas envie. C'est trop loin des agglomérations», soupire-t-il. Un site devrait ouvrir mi-avril dans le canton de Berne, mais il y a le problème de la langue. Autre solution: retourner en France. «Mais s'ils sont chez nous, c'est pour travailler et c'est parce qu'on leur donne du travail.» L'avenir dira quelle option sera choisie.

Ton opinion