Accusé d'escroquerie, un ex-ponte des CFF sera bientôt jugé

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SuisseAccusé d'escroquerie, un ex-ponte des CFF sera bientôt jugé

Entreprise louche, notes de frais exorbitantes ou encore pots-de-vin: l'ancien directeur d'Elvetino, une filiale des CFF, devra répondre de ses actes devant la justice en mai prochain.

L'accusé était responsable de plus de 100 wagons-restaurants et bistrots des CFF.

L'accusé était responsable de plus de 100 wagons-restaurants et bistrots des CFF.

20min/Simon Glauser

Un salaire de 240'000 francs par an: «pas mal!» se diraient sans doute une majorité des Suisses. Mais pas l'ancien chef d'Elvetino, à en juger par les actions dont on l'accuse. En 2012, l'homme avait pris la tête de la filiale des CFF spécialisée dans la restauration ferroviaire. Une activité qui avait pris subitement fin en 2017, sans que les raisons de son licenciement aient été révélées. Mais un acte d'accusation que s'est procuré la «Schweiz am Wochenende» permet aujourd'hui d'y voir plus clair.

En parallèle à son activité de directeur, le sexagénaire aurait notamment créé une entreprise d'importation d'articles de restauration chinois. Des produits ensuite vendus à des prix exorbitants à... Elvetino. Non seulement chère, la marchandise s'est révélée de mauvaise qualité: tout un tas d'articles importés ont purement et simplement été jetés, car ils ne respectaient pas les normes suisses. Reste qu'avec une marge brute de 75%, selon le Ministère public zurichois, ce business aurait rapporté plus de 200'000 francs.

Hausses de salaire et notes de frais exorbitantes

De quoi satisfaire l'homme? Pas encore. Au cours de son mandat, il aurait puisé à deux reprises dans le budget des augmentations de salaire pour booster son revenu et se verser des primes. Des manigances réalisées sans l'aval du conseil d'administration. En outre, il aurait profité de sa position pour séjourner dans des hôtels de luxe et voyager en classe affaires, aux frais des CFF. Des extravagances, là encore réalisées à l'encontre de la politique de l'entreprise, qui auraient coûté 200'000 francs en quatre ans.

Mais tout a une fin, et le pot aux roses a fini par être découvert par un employé d'Elvetino, en 2017, à l'issue de l'un de ces fastueux et coûteux voyages. Et, sept ans après son licenciement, l'ancien boss doit désormais faire face à la justice. Également pointé du doigt pour avoir versé des pots de vin à l'un de ses amis employé par Elvetino, l'homme âgé aujourd'hui de 67 ans est accusé de gestion déloyale, d'escroquerie et de corruption. Il comparaitra le 7 mai à Zurich.

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