Les religions sont prêtes, l’UDC rouspète

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reprise des cultesLes religions sont prêtes, l’UDC rouspète

L’annonce de la possibilité de tenir des cérémonies religieuses dès le 28 mai réjouit tout le monde. Ou presque. 

Les fidèles devront respecter les distances. Des rangées seront parfois condamnées, comme dans cette église à Chiasso (TI), en pleins préparatifs.

Les fidèles devront respecter les distances. Des rangées seront parfois condamnées, comme dans cette église à Chiasso (TI), en pleins préparatifs.

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L’annonce du Conseil fédéral a surpris tout le monde, mais elle n’a pas calmé les plus tendus parmi les fidèles de cérémonies religieuses. Les cultes pourront reprendre dès le 28 mai, plus tôt qu’initialement planifié. Mais une des mesures à respecter reste en travers de la gorge du conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS), qui avait d’ailleurs déposé une motion début mai pour réclamer la reprise «immédiate» des offices.

Traçage ou flicage des fidèles?

L’UDC du Valais romand s’est fendu dès l’annonce du Conseil fédéral d’un communiqué de presse au ton fort acerbe. Car le gouvernement imposera à tout groupe religieux de conserver pendant 14 jours une liste des participants aux cérémonies avec nom, prénom et numéro de téléphone, dans le but de pouvoir contacter des personnes qui auraient été en contact avec un fidèle dont on aurait ensuite appris qu’il était atteint du Covid-19. «On veut transformer nos curés et pasteurs en autant d’agents de la Stasi. L’UDC du Valais romand s’élève contre ce flicage des fidèles», lit-on dans le communiqué. Le parti conclut en appelant «nos églises à renoncer à fliquer leurs fidèles».

Pourtant, à entendre les réactions des différentes religions de Suisse, ces dernières ne semblent pas avoir compris le message du Conseil fédéral comme une invitation à pratiquer les méthodes d’espionnage du régime communiste de l’ex-Allemagne de l’Est.

Les chrétiens se préparent

Pour les églises chrétiennes, la nouvelle est largement saluée: les cultes pourront reprendre pour la Pentecôte. «Malgré les contraintes importantes qui accompagnent cette reprise, la joie l’emporte après 13 semaines d’interruption», écrit le Réseau évangélique suisse. «Cette décision est un cadeau inattendu», ajoute l’Eglise protestante sur le site «reformes.ch». Chez les catholiques, la Conférence des évêques suisses (CES) «se réjouit» également, sur le site «cath.ch».

Quant à l’obligation de traçage des participants, les Eglises s’y préparent. Le Réseau évangélique avait déjà prévu un tel dispositif dans le plan de protection qu’il avait préparé en amont. «Le traçage ne représente pas une difficulté majeure dans le contexte évangélique: les églises sont souvent composées de communautés de croyants qui se connaissent bien et peuvent ainsi garantir un bon traçage en cas d’éventuelles contagions», ajoute le RES dans son communiqué.

Interrogés par la «Tribune de Genève», des représentants des églises catholiques et protestantes se sont, malgré un accueil mitigé de cette exigence, engagés à la respecter en adaptant les mesures qu’elles avaient prévues de leur côté.   

Juifs et musulmans vont encore plus loin

La Fédération suisse des communautés israélites se réjouit également de pouvoir reprendre les services à temps pour la fête juive de Chavouot le 28 mai. Elle avait déjà préparé un concept de protection qui allait déjà au-delà des nouvelles exigences du Conseil fédéral. «L’accès à un service religieux n’est possible que sur inscription préalable, et ce 26 heures au moins à l’avance, de façon à éviter toute suroccupation des locaux et tout effet de réunion spontanée», peut-on lire dans son plan. 

Enfin, les musulmans sont également soulagés de pouvoir reprendre les services religieux, d’autant plus après un Ramadan passé en plein semi-confinement et loin de la communauté. «Notre plan de protection est prêt. Nous sommes allés plus loin que ce qu’exige la Confédération. Les fidèles devront notamment porter des masques, pour permettre aux plus âgés de venir», a déclaré à la «Tribune de Genève» Pascal Gemperli, porte-parole de la Fédération des organisations islamiques. 

 

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