Covid-19: La recherche n’arrive pas à expliquer le phénomène du «Covid long»

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Covid-19La recherche n’arrive pas à expliquer le phénomène du «Covid long»

On n’arrive pas encore à expliquer précisément pourquoi, plusieurs mois après avoir été infectés par le Covid, certains ressentent encore fatigue chronique, essoufflement, toux, etc.

«Au moins 17 millions d’Européens» souffrent d’un Covid long, selon une récente estimation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Au moins 17 millions d’Européens» souffrent d’un Covid long, selon une récente estimation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

AFP

Fatigue chronique, essoufflement, brouillard cérébral, fièvre intermittente, perte du goût ou de l’odorat, difficultés de concentration, dépression, baisse de la fertilité… Le «Covid long» se manifeste par un ou plusieurs symptômes parmi une longue liste, plusieurs mois après l’infection. Des millions de personnes  en souffrent, sans que la recherche n’ait encore pu précisément expliquer ce phénomène, même si plusieurs hypothèses sont sur la table.

Pas de symptômes spécifiques

D’après l’Institute for Health Metrics and Evaluation, basé aux États-Unis, 145 millions de personnes dans le monde ont souffert d’un Covid long en 2020 et 2021. «Au moins 17 millions d’Européens», selon une récente estimation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela représenterait entre 10 et 20% des personnes ayant été infectées par le virus.

«Il n’y a pas de symptômes vraiment spécifiques au Covid long mais ils ont quand même certaines caractéristiques: ils sont fluctuants avec une fatigue qui reste en toile de fond, ils semblent s’exacerber après un effort intellectuel ou physique et se raréfient au cours du temps», résume Olivier Robineau, infectiologue au centre hospitalier de Tourcoing (F) et coordinateur à l’ANRS | Maladies infectieuses émergentes.

De nombreuses équipes planchent à travers le monde pour comprendre les causes de ces symptômes. En France par exemple, l’hôpital parisien de l’Hôtel-Dieu (AP-HP), l’Université de Paris et l’institut public de recherche médicale Inserm ont lancé, fin 2020, une étude sur le Covid long : «2500 patients sont suivis très régulièrement, ce qui devrait nous permettre de comprendre les variations des manifestations de la maladie au cours du temps», explique le Dr Viet-Thi Tran, coinvestigateur de la cohorte.

Plusieurs hypothèses

Mais la variabilité des symptômes et leur caractère non spécifique rendent la recherche difficile. Jusqu’à présent, plusieurs hypothèses sont étudiées par les scientifiques. L’une d’elles est la persistance du virus dans l’organisme chez certains individus. Ainsi, début septembre, une étude publiée dans «Clinical infectious diseases» concluait à la présence de la protéine Spike (la clé permettant au SARS-Cov 2 de pénétrer dans les cellules, ndlr) chez des patients atteints de Covid long. Ceci suggère une réplication virale ou la persistance de reliquats viraux longtemps après l’infection initiale.

Un virus vivant ou des reliquats de virus pourraient entretenir une activité inflammatoire, peut-être à l’origine des symptômes. Ces résultats ne sont toutefois pas retrouvés par d’autres équipes. D’autres pistes existent. Le virus aurait bien disparu après l’infection, mais l’inflammation initiale, une fois enclenchée, aurait provoqué un dérèglement du système immunitaire.

(AFP)

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